Pour les étudiants, celui ci veut ouvrir à un doctorat en design, centrée sur le projet, non pas seulement une recherche pour ou sur le design.
L'entrée dans la recherche en effet ne requiert nullement du designer (rompu à cette pratique d'ores et déjà réflexive, faite de recherches et expérimentations, qu'est le projet) l'abandon de l'activité de projettation au profit d'un discours qui lui serait extérieur. Ce que suppose a minima le passage de ces recherches inhérentes au projet, à la recherche scientifique c'est de hisser une conduite du projet encore silencieuse au lieu d'une possible exposition de ses méthodes et inventions, et notamment de l'invention d'une écriture, dans la tradition du critical writing par exemple.
Actuellement, nous pouvons proposer un doctorat en design sous la double tutelle d'un HDR de l'école ( non designer ) et d'un membre de notre équipe de recherche en formation.
Les travaux de cette équipe s'articulent autour d'un axe fédérateur : « documenter le projet ».
Cette formule, nous l'entendons non pour appeler à l'archivage ex post de projets achevés, mais pour désigner une pratique du « documenter » à laquelle il se livre tout au long du projet - aussi bien avant, pendant qu'au moment de son exposition. Nous voulons moins considérer la nécessité de se documenter sur le design, que celle de mettre à jour la réalité et les enjeux de ce régime de documentation propre au designer.
Car la pratique du documenter laisse des traces, et il s'agit de prêter attention à la grande diversité de documents (dessins, photographies, schémas techniques, croquis, textes, films, cartes, fichier numérique, etc.) que le designer produit en un triple sens : ceux qu'il collecte et mobilise en amont du projet (la bibliothèque du designer) ; ceux qu'il construit dès ses premières explorations de terrain ou analyses de la situation de projet offerte ; ceux qu'il montre, donne à voir, en ses expositions ou displays.
Mais, si nous tenons à cette forme verbale transitive « documenter le projet », c'est qu'il ne s'agit pas seulement de nous pencher sur ces matérialités produites par et pour le projet, mais autant de ressaisir et promouvoir cette pratique du « documenter » au sein du projet, contre la double réduction qui guette le design : au rang d'un supplément d'âme ou d'un simple solvier problem face aux questions qu'adresse la société contemporaine.
Selon cette orientation transversale des travaux peuvent être déployés en deux directions :
- celle d'une histoire du design prenant la forme d'une archéologie réflexive de ces traces matérielles produites pour et par le projet jusqu'au temps présent (archives Kandinsky).
- celle d'un positionnement critique du design à l'articulation des sciences fondamentales (D-days, projets en microbiologie), de la médecine et soin, des questions d'architecture et de la ville
Nous accueillons des designers de toute spécialisation professionnelle (design produit, design d'espace, paysage, design graphique, historiens du design etc.). Le choix de l'HDR et du laboratoire sera déterminé en fonction du projet de chaque candidat et des éventuelles compétences spécifiques que son bon déploiement demanderait. L'inscription pourra se faire au sein d'un large réseau de laboratoires.